vendredi 26 août 2011

KETCHUP-PARTY

Commençons donc les hostilités par un roman :

SAISON DE MORT de l’américain Jack Ketchum (Off Season) paru aux éditions du Fleuve Noir dans la collection Gore n°25.

Que dire de Jack Ketchum, si ce n’est que ce pseudo m’a toujours faire rire et est, pour moi, synonyme de gore (remplacez le m par un p…). D’ailleurs je ne suis pas le seul à le penser : « Who's the scariest guy in America ? Probably Jack Ketchum » dixit Stephen King. Off Season est son premier roman.

Sous une magnifique couverture de Dugévoy, Jack nous propose donc une histoire inspirée de la légende "rurale" d'Alexander "Sawney" Bean. Quoi ? Vous ne connaissez pas Bean ? Mais non pas Mister Bean, ALEXANDER BEAN… Wes Craven,s’en est inspiré pour le scénario de La Colline à des yeux.


Bon petit rappel :

Alexander "Sawney" Bean serait né à la fin du XIVème dans un petit village d’Ecosse à une dizaine de kilomètre d’Edimbourg. Fainéant comme pas deux, il s’acoquine d’une… fainéante. Vivant donc de vol et ne négligeant pas pour autant le meurtre, le couple s’installe dans une grotte de la côte dans la région du Galloway où ils vécurent près de 25ans.

Au fur et à mesure des années, la famille s’agrandit et aurait compté 46 membres dont 8 fils, 6 filles, 18 petits fils et 14 petites filles (issus d’incestes multiples), ce qui a forcément conduit à la naissance d’enfants mal formés… Et pour nourrir toute cette marmaille, quoi de mieux que le fruit de leurs larcins ou plutôt de leurs meurtres. D’une pierre deux coups, je vole, j’ai de l’argent (enfin pas trop), je tue, j’ai a mangé (beaucoup) !

Un millier de personnes fut porté disparu. La boucherie familiale « Bean & Fils » est donc florissante, voire trop puisque plusieurs cadavres n'auraient pas fini dans la casserole mais auraient été rejetés à la mer ou dans des rivières.

Bien évidemment, toute bonne chose ayant une fin, la famille a été arrêtée. Leur exécution fut à la hauteur de leur crime, expéditive (sans procès) et sauvage. Les hommes furent saignés à mort, mains, jambes et parties génitales coupées. Les femmes et les enfants furent brûlés vifs ou enterrés vivant (deux écoles d’experts s’affrontent…) après avoir assisté à l’exécution des hommes. Selon d’autres rumeurs, ils auraient simplement été emmurés vivants dans la grotte (mais c’est moins fun).

Pour en revenir au livre qui nous intéresse. C’est donc l’histoire de Carla et de Nicolas, euh non, juste de Carla qui vit dans une maison dans les bois dans l’état du Maine aux Etats-Unis. Elle s’y est installée afin d’écrire son livre. Rejoint par des amis, etc…

A proximité, une famille rôde dans les bois, les surveille et attend d’assouvir sa faim contre nature…

Comme c’est un livre gore, on retrouve bien évidemment beaucoup d'hémoglobine : amputations, décapitations, égorgements, éviscérations… j’en passe et des meilleures. Jack manque d’ailleurs un peu d’imagination car certaines scènes se ressemblent. Mais, et c’est là que Jack est intéressant, il arrive à maintenir une certaine tension dramatique entre ces scènes gore. Pour ce faire il y intègre des séquences référentielles du cinéma d’horreur.

Ça commence par une prise d’assaut de la maison avec une bonne gestion de l’espace (cf La Nuit des Morts-Vivants de George Romero). Ici il ne s’agit pas de zombies ce qui renforce l’aspect dérangeant et malsain. Ça continue en survival (cf Délivrance de James Dickey), puis par une scène de captivité qui rappelle fortement des plans du film Le Dernier Monde Cannibale de Ruggero Deodato.

Ce livre de 154 pages m’a fait passer un bon moment, certes en terrain connu (de par ces références) mais bien rythmé, craspec et glauque à souhait avec une fin comme je les aime.

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