samedi 1 octobre 2011

ALLEZ BERNARD (HINO) !

PANORAMA DE L’ENFER d’Hideshi Hino aux éditions IMHO, 2004



Hideshi Hino est mangaka mais aussi scénariste (Death Ball, des deux meilleurs courts métrages de la série Guinea Pig à savoir Flowers of Flesh and Blood, Mermaid in a manhole, etc…) et réalisateur des même Flowers of Flesh and Blood et Mermaid in a manhole.

Le dessin d’Hideshi ne révolutionne pas le genre. Il est très ancré dans la culture japonaise. L’horreur est plus symbolisé par la difformité des personnages que par les effusions de sang (qui, je vous rassure, sont bien sûr présentes).

Panorama de l’Enfer est une biographie d’un peintre anonyme fasciné par l’odeur suffocante et la beauté maléfique du sang. Certains éléments seraient même, comme nous allons le voire, autobiographiques.

Le peintre commence par nous montrer son atelier et surtout sa façon très particulière de peindre avec son sang. Pat Doherty et surtout le peintre belge Michaël Matthys s’y sont déjà essayés.

Adepte de la scarification, il en vient à boire de l’acide chlorhydrique tous les matins pour pouvoir vomir des litres de sang afin de réalisé son grand œuvre : peindre la fin du monde.

Après avoir fait le tour de son atelier et de ses méthodes de travail, il nous présente quelques uns de ses tableaux. C’est ainsi l’occasion de nous raconter une histoire.

Il commence par son environnement :

- la guillotine près de chez lui

- la rivière de l’enfer : rivière de sang issu des multiples décapitations

- le crématorium des décapités

- le cimetière des condamnés à mort ou cimetière des décapités. Et oui, ici on respecte la dernière volonté des morts qui ont le choix.


Puis il nous présente sa famille qui a un air de famille Adams :

- sa fille Kyoko (Petite Folle), artiste en herbe comme son père

- son fils (Doux Dingue). Lui, c’est le comique de la famille. Il adore les animaux et passe son temps à s’amuser avec eux, qu’ils soient vivants (plus pour longtemps) ou morts. Il aime aussi, comme friandise, lécher les yeux des porcs (clin d’œil, c’est le cas de le dire, au film Flowers of Flesh and Blood ou le tueur lèche aussi un œil). D’ailleurs l’œil semble être un élément important dans l’œuvre d’Hideshi. En effet, outre le fait que les yeux des humains soient grands (comme le code du genre manga l’impose), ceux des animaux le sont aussi. Toujours dans Flowers of Flesh and Blood, Hideshi fait d’ailleurs dire au tueur : les yeux sont les bijoux de la femme. (et les couilles les bijoux de l’homme, oups je m’égare…) avant de procéder à une énucléation à l’aide d’une petite cuillère.

- Sa femme qui tient une auberge dont les clients sont les corps décapités. D’ailleurs comment font t’ils pour consommer sans tête, et que consomment t’ils ? Ben lisez le livre et vous saurez.

- Le grand-père, la grand-mère….

Toute la famille y passe, tous plus tarés les uns que les autres. On assiste aussi à quelques scènes bondages.

C’est dans l’évocation du passé et notamment de l’après guerre que certains passages sont autobiographiques : l’exode de Manchourie vers le Japon (Hideshi est né en Mandchourie en 1946), le roi des enfers est représenté par le champignon atomique, etc…

Panorama de l'Enfer est un bon manga (mais pas le meilleur du genre). L'humour noir est très présent. Ma préférence va pour les tableaux décrivant l'environnement du peintre et pour le portrait du fils "Doux Dingue".

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